Titre : Libre ?... (SGW-9,
suite)
Auteur : Anrluz.
Genre : UA, OOC + yaoi
Disclaimer : Je n’ai emprunté
à Gundam Wing que les principaux personnages... Et à l’univers de Stargate, la
Porte des Étoiles qui relie les planètes...
Note : Je voulais faire
deux parties... J’en ai fait trois... Et on m’a demandé une suite... ^_~
Mais je ne réponds plus de
rien... C’est pas ma faute...
Equipe : SGW-9 sur
AZERTY483...
Libre ?...
Cet endroit était vraiment étrange. Tout y était si simple, si
classique... Peut-être n’était-ce pas le bon mot... Vide, alors ? Oui... Il
régnait une impression de vide et de calme ici. Tout semblait presque figé en
un temps précis, comme si les années, les jours ne s’écoulaient pas... Pas une
feuille ne tombait de l’arbre, pas un oiseau ne criait, pas un insecte ne
passait... Rien ne bougeait, tout était immobile... Est-ce que rien n’existait
alors en dehors du tableau ?
Pourtant, il devait y avoir quelque chose... Parce qu’on ne
pouvait s’éloigner sans ressentir un pincement au cœur. Partir, abandonner cet endroit,
c’était quitter la sérénité. C’était renoncer à un bonheur si léger qu’on ne
pouvait le sentir que lorsqu’on le perdait. Une perte irréparable, un néant qui
s’emparait de soi... Mais en même temps, le vide était le présent. C’était la
réalité. Sa réalité...
* * * * *
Lorsqu’il entra dans la pièce, il remarqua qu’elle était encore
sombre. Le Maître devait encore avoir d’obscures pensées... Toute l’atmosphère
environnante était pesante et oppressante. Quelque chose n’allait pas... Il le
sentait... Il le savait... C’est pourquoi il était accouru, délaissant tout le
reste...
Ses amis... Le rire joyeux de Duo, le regard amusé d’Heero et
celui ennuyé de Wufei... Tout cela parce que Duo avait décidé de servir
lui-même le thé à son compagnon et qu’il lui présentait des morceaux de gâteau.
Il le faisait gentiment manger et bien que cela ne déplaise pas à Wufei, ses
coups d’œil en direction des deux autres montraient clairement qu’il aurait
aimé ne pas avoir de témoins...
En les observant, il avait souri, heureux de leur bonheur...
Tout semblait si parfait. Ses amis étaient là, comme avant. Enfin, plus
vraiment... Duo ne l’enquiquinait plus, préférant s’occuper de son cher et
tendre aux yeux de biche. Heero lui posait quelques questions, mais il sentait
que c’était plus par politesse que par intérêt. Wufei, lui, ne pouvait pas
l’interroger tout occupé qu’il était à se concentrer pour éviter que la crème
ne se renverse avant d’atteindre sa bouche. Il semblait même parfois s’avancer
à la rencontre de la cuillère offerte par Duo.
Il soupira silencieusement... Ses amis n’avaient plus besoin de
lui. Il n’était plus des leurs. Mais pourquoi la tristesse l’envahissait-il ?
Il avait tout pour être heureux... Pourtant la nostalgie de son monde, un monde
qui était mille fois plus vivant que celui-ci où il n’avait aucun droit, aucun
choix... Un monde qui ne vivait pas... Où il était obligé de faire ce qu’on
attendait de lui... Obligé de fermer son cœur, de renfermer ses sentiments au
plus profond de lui pour ne laisser paraître qu’une façade heureuse, mais si
peu sincère... S’ils pouvaient vraiment lire au fond de lui, alors ils
verraient le chagrin dans ses yeux... Mais il savait si bien le dissimuler...
“- Maître ?
- Va-t-en.
- Mais...”
/... Tu n’as plus rien à
faire ici !/
/... Trowa.../
/... Retourne là-bas...
Repars avec eux.../
/... Je ne peux pas...
Tu le sais bien.../
Les yeux d’émeraude se tournèrent vers les turquoises et se
plongèrent en elles. Longuement. Peu à peu, la stupeur se peignit sur le visage
de l’adorable blond. Il savait... Il avait lu en lui... Il lui ferma son regard
et lentement se détourna.
/... Je te libère.../
/... Trowa... La
cérémonie.../
/... Elle n’aura pas
lieu..../
/... Pourquoi ?.../
/... Retourne chez
toi.../
“- Je...”
/... C’est la meilleur
solution... Pour tout le monde.../
/...Trowa.../
/... Fiche le camp d’ici
!... ... Immédiatement !... Le Miroir sera détruit au crépuscule.../
Il rouvrit les yeux et son regard devint si bleu que les turquoises
pâlirent. Il frémit. Cela ne pouvait pas être... Il ne pouvait pas... C’était
impossible...
Il allait prononcer son nom une nouvelle fois, mais déjà le
Maître avait disparut, préférant le fuir... Alors il remarqua l’objet devant
lequel il se trouvait à son arrivée... Le Cercle bleuté et, à l’intérieur, la
salle qu’il venait de quitter... La table... Ses trois amis... Alors il
savait...
Le Maître avait compris mieux que lui qu’il ne pourrait jamais
lui apporter ce qu’il désirait... Il avait donc découvert les tourments de son
cœur...
La décision irrévocable...
La destruction du Miroir, la séparation complète...
L’impossibilité de revoir son monde... Jamais... Plus jamais...
Définitivement...
* * *
* *
Un frisson parcourut Heero. Son instinct lui disait que quelque
chose se préparait. Il tourna vivement la tête avant de se relever brutalement.
Duo et Wufei lui jettèrent un léger regard et se seraient replonger dans leur
contemplation mutuelle si Heero n’avait pas murmuré.
“- Il se passe quelque
chose... L’air est en train de changer...
- Si tu le dis, c’est bien, Heero, répondit Duo complètement à
côté de la plaque.
- Quoi donc ?, demanda Wufei d’un air faussement intéressé.
- Je ne sais... C’est comme si...”
Heero n’eut pas le temps d’épiloguer sur ce qu’il ressentait.
Quatre arriva presque en courant, sa longue tunique verte rasant le sol, ne
l’empêchant nullement de courir, et lui donnant l’air irréel.
“- Vous devez partir
immédiatement !
- Pourquoi ?, demanda Heero en se levant.
- Le Miroir... Enfin, la Porte va être détruite !
- Pourquoi ?
- Je... Je ne sais pas, Heero... Mais il vous faut la traverser
avant qu’elle ne soit détruite. Dépêchez-vous... Il vous reste peu de temps !
- Mais comment sortir d’ici ?
- Je peux vous faire sortir d’ici, mais dépêchez-vous, nous avons
peu de temps !”
Heero attrapa le bras de Duo pour l’arracher brutalement aux
tendres lèvres de Wufei.
“- Heero !, réagit ce
dernier en se levant. Lâche-le !
- On part !, lui répondit Heero.
- Mais Fei n’a pas fini son gâteau !
- Si on reste plus longtemps, il risque d’en manger toute sa vie
!
- Comment ça ?
- La Porte va être détruite, déclara Quatre d’une voix triste.
- Quatre !
- Je ne peux rien faire pour l’empêcher... Mais je peux vous y
mener... Dépêchez-vous... Suivez-moi...”
Et guidés par Quatre, ses trois anciens coéquipiers sortirent de
la pièce. Tout en les pressant d’accélérer, Quatre les mena jusqu’à la paroi
rocheuse qui étrangement était ouverte. Puis il continua, les conduisant
jusqu’à la forêt...
Et après la forêt, le village... Puis le Miroir... Et ce serait
la fin...
“- Pourquoi Maître ?”
/... Il sera heureux
là-bas... Plus heureux qu’ici.../
“- Mais c’est l’ Élu, votre
Élu !”
/... Oui, et il m’a
appris quelque chose... Il m’a appris à ressentir, à ne vouloir que la paix et
le bonheur... Son bonheur.../
“- Maître... Vous vous êtes
unis à lui... S’il passe le Miroir sans vous...”
/... Tout disparaîtra,
je sais... Mais mon monde n’aura plus de raison d’être sans lui.../
“- Pourquoi le laissez-vous
partir ?”
/... Parce qu’il n’est
pas entièrement heureux ici... Son monde lui manque trop... Son monde et ses
amis... Tu as bien vu les sourires qu’il leur offrait... Et cette lueur dans
ses yeux.../
“- Maître...”
/... Il est des choses
que mêmes les pouvoirs les plus puissants ne peuvent pas offrir... Son bonheur
en est une.../
Sa main se leva et effleura le Cercle bleuté... Ce Cercle d’où
il pouvait voir l’ Élu où qu’il soit... Ce Cercle qui voyait tout, tout ce
qu’il désirait... Ce Cercle qui lui avait montré la tristesse de l’homme qu’il
aimait...
Une déchirure au cœur, il le regardait pourtant courir devant
ses amis, leur indiquant le passage... Qu’il était beau... Cette blondeur qui
était devenu son soleil en si peu de temps... Sa raison de vivre... Sa force...
Mais lui, il n’avait pas été assez fort, il n’avait pas réussi à
le retenir... Qu’importe... Il le suivrait jusqu’au bout... Jusqu’à la dernière
seconde... Le Cercle pourrait voir l’autre terre, la sienne... Il l’apercevrait
encore au moment de mourir...
C’est ce qu’il voulait... Que sa dernière vision soit celle de
celui qui fut le plus merveilleux des compagnons... De celui qui lui fit
comprendre que le bonheur était plus important que la vie même...
Son bonheur...
Sa vie...
Il la lui avait donnée... Il la lui rendrait...
Il pourrait vivre là-bas, mais seulement si lui mourrait...
* * *
* *