Titre : L’ Élu...

Auteur : Anrluz.

 

Genre : UA, OOC  + yaoi

Disclaimer : Je n’ai emprunté à Gundam Wing que les principaux personnages (qui auraient dû être là !). Et à l’univers de Stargate : la Porte des Étoiles qui relie les planètes...

 

Note : Les G-boys étaient sensés être présents ! Mais ils ont disparu mystérieusement en cours de route... ^^ J’ai eu beau les appeler, ils ne sont pas venus, alors j’ai fait sans eux...

 

Equipe : SGW-9 retourne sur AZERTY483... ( Enfin, SGW-9 était sensée y retourner...)

Indication : les passages en italique et entre /.../ sont des transmissions de pensée.

 

 

L’ Élu...

 

 

... Toi... Enfin toi...

   Je te reconnais...

 

... Resteras-tu avec moi ?

   Protège-moi...

... Tu es douceur...

   J’aime tes regards...

... Tu es tendresse.

   J’aime tes sourires.

... Je t’attendais.

   Je suis là maintenant.

... Reste avec moi.

   Je le veux.

... Je t’ai retrouvé.

   Je resterai.

... Toujours ?

   Oui...

  

 * * * * *

 

   Les souvenirs reviennent peu à peu... La vie est de nouveau en moi... Son souffle si pur m’éveille à des sensations inconnues... Son odeur devient la mienne. Ses rêves sont les miens. Ses espoirs sont les miens. Je l’attire en moi et il me retient en lui... Ce n’est pas qu’un échange de temps, c’est un échange d’éternité... Je lui donne ma vie, il m’offre sa mort. Je lui offre mon pouvoir, il me donne son corps...

   Et nos cœurs sont liés...

   Depuis longtemps... Et pour toujours...

   Enfin...

 

* * * * *

   L’entité aux humanoïdes formes noires avaient toujours les yeux fermés. Elle n’avait pas bougé d’un centimètre et on aurait pu la prendre pour la statue d’un antique guerrier sans la curieuse armure qu’elle portait. Le symbole en forme de cercle sur le devant de celle-ci était à la fois semblable à la Porte des Étoiles et en même temps ne lui ressemblait absolument pas. Au centre même de cet anneau, une étrange lueur bleutée...

   Avec une lenteur digne d’un cagouille, la statue ouvrit les yeux. Deux éclats rouges percèrent brusquement le silence. La voix, déstinée à une seule personne, était sans aucun ton et monocorde. Elle énonçait un simple fait sans importance.

“- Maître, des étrangers ont franchi le Miroir.”

   Une voix sèche et intransigeante répondit de les tuer.

“- Non...”

   La voix hésitante qui venait d’intervenir était presque inaudible et irréelle dans un tel lieu sombre, mais elle était aussi très douce. Le Maître ne leva pas les yeux vers le nouvel arrivant. Il savait sa présence. Il savait chacun de ses mouvements. Il resta immobile sans faire un seul geste. Mais le garde, lui, abaissa légèrement son arme, une sorte de lance, en direction de l’être dont la blondeur contrastait avec l’obscurité de la salle où ils se trouvaient.

   Cependant, l’arme ne fut pas enclenchée car elle demeura noire... Mais être prêt, juste au cas où...

“- Ce ne sont peut-être que des visiteurs..., reprit la douce voix.

  - Ou des guerriers de l’Outre-Temps !, s’exclama la statue-gardienne.

  - Pourquoi vouloir tout tuer ? Ce n’est pas une façon de vivre...

  - C’est notre devoir.

  - Mais, vous ne nous avez pas tué, nous !

  - Parce que nous vous attendions. Nous savions que vous viendriez un jour pour notre Maître. Maintenant que vous êtes là, nous n’avons plus besoin de laisser passer les étrangers !

  - Ce sont peut-être mes amis...

  - Cela n’a aucune importance.

  - Mais je...

  - Taisez-vous ! Nous n’avez pas votre mot à dire ! Vous n’êtes que le compagnon de notre     Maître, rien de plus !”

   L’insulte porta ses fruits. Il baissa la tête. N’était-il que ça pour son Maître ? Qu’un simple jouet entre ses mains ? Un objet avec lequel on joue !

/... Non... Tu es bien plus.../

   Il avait oublié cette faculté, ce pouvoir qu’il avait de lire ses pensées... Dès le premier jour, dès la première caresse, il avait pris possession de son esprit, il le contrôlait...

/... Non... Je ne te contrôle pas... Tu es libre de faire ce qui te plait.../

“- Alors pourquoi faire le mal ?, demanda-t-il à voix haute.”

   Il n’avait pas encore pris l’habitude de parler en pensée. Y’arriverait-il seulement un jour comme il le lui avait dit ?

/... Bien sûr que tu y arriveras.../

“- Réponds-moi...”

   Mais son Maître demeura silencieux. Il insista délicatement, ne voulant en aucun cas le froisser, mais désirant cependant exposer son point de vue.

/... Je sais bien ce que tu veux... Tu n’es pas né de la violence.../

“- Puis-je au moins essayer de voir qui est là ?

  - Pourquoi ?, lança le garde.

  - Je ne voudrais pas que vous tuiez mes amis si ce sont eux...

  - Pourquoi voudriez-vous qu’ils viennent ici ?

  - Ils pourraient croire que vous me vouliez du mal... Vous ne m’avez pas laisser leur expliquer...”

   Si je leur explique, ils comprendront peut-être... Et ils ne viendront plus ici... Ou bien, ils deviendront des alliés...

/... Le crois-tu vraiment ?.../

“- Je ne voudrais pas que vous détruisiez le monde où j’ai grandi...

  - En quoi son avenir te concerne-t-il désormais ?

  - Mais je...

  - Silence !, s’écria le garde agacé.”

   Il enclencha ensuite son arme et la pointa en direction de la créature qui osait se mêler d’affaires qui ne la regardaient pas, qui ne la concernaient en rien. La pointe devint rouge vif. Mais il ne tira pas...

“- Oserais-tu frapper l’ Élu ?”

   La menaçante voix sombre résonna pour la première fois dans la pièce et son timbre sinistre fit frémir jusqu’aux murs. Le Maître usait peu souvent du langage parlé, et c’était toujours mauvais signe. Le garde fautif rengaina aussitôt son arme et se remit au garde à vous.

   Une silhouette commença alors à se déployer lentement. Puis le Maître se leva du fauteuil où il aimait réfléchir seul. Avant, cette pièce lui était réservée, il pouvait y rester seul. Mais depuis l’arrivée de l’étranger, il y avait presque toujours un garde statufié qui le veillait de près. Il était sans cesse surveillé et épié... De crainte, sûrement, que l’étranger ne l’élimine...

   Le Maître s’approcha à pas très lents de ce garde qui avait levé son arme. Le garde ferma les yeux une seconde et les rouvrit aussitôt. S’il fallait mourir, il mourrait. Mais il aurait au moins la conscience tranquille. Il voulait juste éviter que son Maître ne devienne l’esclave de cette créature hideuse et...

/... Premièrement, je ne serai l’esclave de personne et deuxièmement, personne n’a le droit de l’insulter !.../

   Ses pensées... Il les entendait sans cesse dans son esprit... Il allait le tuer... Il en était presque sûr...

   Le Maître plongea son regard dans celui du garde et les émeraudes devinrent de froides turquoises.

“- Non !”

   La créature que le garde voulait tuer s’interposa.

“- Ne le tue, fit-elle doucement.”

   Le Maître tourna la tête vers lui en une muette interrrogation. Pourquoi voulait-il défendre celui qui désirait tant sa mort, comme presque tous les gardes à son service ?

“- La violence n’est pas une solution, expliqua-t-il. Et puis, commença-t-il avant de sourire, je suis heureux que tu aies de tels gardes pour te protéger. Personne ne te fera de mal s’ils veillent toujours ainsi sur toi... Et cela me rassurera...”

   Il baissa alors la tête avant de la relever et de s’adresser au garde.

“- Quel est ton nom ?

  - Je... J’ignore..., hésita le garde.

  - Tu avais bien un nom avant d’être garde ?

  - Les gardes n’ont pas d’identité !”

   Il fronça alors les sourcils en réfléchissant. Soudain, une lueur illumina son regard et il sourit de nouveau.

“- Je vais t’appeler... Vif-gardien ! Oui, c’est ça ! Vifgardien !

  - Mais...

  - Vifgardien, je suis heureux que tu protèges notre Maître comme tu le fais... Et je veux que tu continue ainsi ! Ne laisse personne lui faire de mal, d’accord ?

  - Je..., se troubla le garde.”

   Sa raison commençait à vaciller devant ce visage de bonté. Jamais personne n’avait pris soin de se préoccuper de lui ou d’un de ses semblables. Ils n’étaient que des gardes sans importance et sans identité, avec pour seule mission de défendre leur Maître. Ils n’avaient pas d’existence sans lui. Ils étaient indissociables, tous pareils... Juste des gardes...

“- Puis-je lui donner un nom ? Cela ne t’ennuie pas j’espère...

  - Pourquoi te soucier d’eux ?, demanda posément la voix sombre du Maître.

  - Personne ne mérite la mort. Je sais que ce n’est pas grand chose, que je n’ai pas de droit ici... Mais je voudrais...

  - Que veux-tu ?

  - Faire comprendre que la haine et la destruction ne sont pas nécessaires, qu’on peut être heureux sans avoir à tuer...

  - C’est notre métier ! Notre devoir !, s’exclama le garde. Mourir pour notre Maître et combattre pour lui !

  - J’en suis conscient, Vifgardien. Mais cela n’empêche pas que vous êtes avant tout des êtres vivants et tout être vivant a le droit de vivre... Quel qu’il soit...”

   Il y avait une telle douceur dans les paroles de cet étranger, une telle gentillesse... Et ses yeux ne le démentaient pas...

/... Comprends-tu pourquoi il est l’ Élu ?.../

“- Maître... J’ai haussé l’arme contre lui, je mérite punition...

  - Tu voulais seulement le protéger !, s’exclama l’ Élu.

  - Je dois être puni !

  - Puis-je choisir sa punition ?, demanda l’ Élu à son Maître qui acquiesça en silence. ... Alors je veux que...”

   L’ Élu réfléchit quelques secondes avant de s’écrier.

“- ... Que tu me fasses... Un gros bouquet de fleurs !”

   Le garde eut un frémissement d’effarement et faillit laisser tomber son arme alors que l’ Élu continuait, ravi de son idée.

“- Oui, un énorme bouquet de fleurs bleues et blanches... Et qui sentiront très bons !”

   Il s’aperçut alors du silence que provoquait sa demande et voulut en demander la raison. Mais il se tut en voyant son Maître s’approcher de lui. Il leva la main vers son délicat visage. Cependant, avant même que sa main ne l’effleure, l’ Élu s’agenouilla à ses pieds, baissant la tête, en une muette soumission. Sa blondeur au service de sa pureté...

   Le garde qui observait la scène trouva alors l’ Elu très vulnérable, très fragile...

/... Très pur, Vifgardien... Il est pur... Et c’est ce qui fait sa force... Ma force.../

“- Maître... Je dois réellement faire ce qu’il a dit !

  - Oui.

  - Mais je... Je ne sais pas faire de bouquet !”

   Le Maître eut un infime sourire alors que l’ Élu, étonné, tournait la tête vers lui et expliquait en penchant la tête.

“- Il faut cueillir des fleurs de la même taille et les mettre toutes ensemble dans un vase...

  - Je dois vraiment le faire ?, demanda le garde pas rassuré par une telle punition.

  - Exécution, déclara lentement le Maître qui s’amusait mentalement de la situation.

  - Bien...”

   Le garde se retira alors en vitesse et en quête de fleurs...

“- Je suis désolé, j’ignorais qu’il ne savait pas faire...

  - Pourquoi cette punition ?

  - Je ne sais pas... Je... Je préfère des fleurs plutôt que du sang versé...”

   L’ Élu essayait de se justifier et de se faire comprendre. Mais il pensa que ce serait difficile de convaincre un homme de guerre de la beauté de la vie...

/... Non. Tu es sur la bonne voie... Tu m’as déjà appris beaucoup sans le savoir... Rien que ta présence à mes côtés change tout... Te sentir près de moi... Savoir que tu es là.../

“- Maître...”

   Dans la voix de son Élu, le Maître sentit le bouleversement qui le traversait après ses dernières paroles. Il lisait dans son esprit sans le vouloir. Ils ne faisaient qu’un... Il s’approcha et posa une main sur son épaule avant de se pencher vers lui, vers ces lèvres qui lui appartenaient, qui s’offraient si volontairement aux siennes, à ses caresses... Mais avant qu’elles ne les touchent...

/... Mon nom... Mon nom que toi seul connais... Dis-le moi... J’aime te l’entendre dire.../

   L’ Élu s’exécuta doucement et son Maître ferma les yeux une seconde sous la caresse exprimée dans le murmure. Puis il rouvrit les yeux et, attirant son Élu à lui, s’empara de ses lèvres savoureuses qui eurent juste le temps de répéter son nom avant de répondre au farouche baiser.

“- Trowa...

 

 

* * * * *