Titre : Cycle dans fin...

Auteur : Anrluz.

 

Genre : UA, OOC  + yaoi

Disclaimer : Malheureusement ni Gundam Wing ni Please Save my Earth ne sont à moi...

Note : Second récit, partie 1... ( suite dans le chapitre 18).

 

 

Cycle sans fin...

 

 

14 ~ Espoir ~

 

Douceur extrême...

Hésitation blême...

Lune... Sans rêve...

Lier à ces chaînes...

Ma douce peine...

 

 

   Il me faut un certain temps pour reprendre mes esprits. Je garde les yeux fermés, le meilleur moyen pour rappeler les souvenirs à moi. Je me souviens avoir fait demi-tour pour retrouver Quatre. Étrangement, le sauver était très important à mes yeux... Mais avec la poussière je ne voyais rien. Quatre avait disparu et... Je me remémore parfaitement les coups de feu, pourtant je ne me sens pas blessé... Juste un poids sur mes jambes... J’ai été protégé...

   Heero !!

   J’ouvre les yeux trop vite. Ébloui par la forte lumière, je suis obligé de les refermer quelques secondes. C’est étrange qu’il fasse déjà jour. Nous avons attaqué la base de Kushrenada à la tombée de la nuit... Combien de temps s’est-il écoulé ? Et sommes-nous encore sur Terre ?

   Je tente de me relever et un gémissement me répond. Je regarde ce qui repose sur mes jambes et me précipite...

   Heero !!

   Du sang couvre son tee-shirt... Il est blessé !

   Non... Pas ça !!

   Il tente pourtant de se redresser, lui-aussi est réveillé...

“- Non, ne bouge pas !”

   Je m’approche, je le soutiens, une sourde angoisse monte en moi. Heero est blessé... Le reste n’a plus aucune importance... Je voudrais qu’il reste allongé pour que je puisse l’examiner, mais il résiste, il veut s’asseoir. Je ne peux pas l’en empêcher. Heero est aussi têtu que moi !

“- Laisse-moi regarder tes blessures.

  - Ca va aller, murmure-t-il.”

   Je crois qu’il dit ça pour me rassurer, mais j’insiste.

“- Il faut te soigner !”

   Oui, ça, c’est important. Je me fous de savoir où nous sommes, où sont les autres, comment va Quatre ou comment nous sommes arrivés ici tous les deux. Une seule chose importe : soigner Heero.

   Mais l’imbécile tente de se lever. Il chancelle... Je le retiens.

“- Reste assis !”

   C’est un ordre. Je crie presque. Il me regarde, une légère lueur étonnée dans le regard. J’ai appris à deviner ce qu’il ressentait en lisant au fond de ses yeux... Il ne comprend pas que c’est peut-être grave. Il ne comprend pas que je m’inquiète pour lui.

“- Enlève ton tee-shirt, je vais chercher de l’eau.

  - Mais...

  - Tu n’as rien à dire, Heero ! Tu m’obéis un point c’est tout !”

   La surprise se peint sur son visage, mais dans mon regard il lit qu’il n’aura pas le dernier mot cette fois. Je me lève, cherchant un point d’eau du regard. Pourvu que je n’ai pas à m’éloigner, Heero en profiterait sûrement pour essayer de bouger... Mais pourquoi est-il si inconscient quand il s’agit des autres ? Sa vie aussi à de l’importance... Pour moi...

   Soudain, je me rends compte... Nous sommes vraisemblablement dans un jardin un peu mal entretenu. Il doit sûrement y avoir une maison avec de l’eau... Après avoir contourné quelques arbres, je la vois. Elle est de style japonais et plutôt petite, mais elle a aussi l’air confortable...

   Je me précipite pour frapper. Mais personne ne me répond. Je suis trop pressé pour attendre alors j’entre. Une mince couche de poussière m’indique alors que cet endroit n’est pas habité. Je traverse deux pièces avant d’atteindre la cuisine et d’ouvrir le robinet afin de remplir une bassine d’eau pour soigner Heero... Tout à coup, cet endroit me rappelle étrangement le brun, la disposition des meubles, l’odeur même semble être celle d’Heero... Peut-être a-t-il vécu là ? Peut-être est-ce une de ses anciennes planques ? Dans ce cas, il doit y avoir un nécessaire de soin, Heero en prévoie toujours un dans les planques où nous allons...

   Je cherche rapidement la salle de bain et l’armoire à pharmacie devant laquelle je reste quelques secondes... Il y a trop de produits, je ne sais pas quoi choisir... Avisant une petite trousse, je la prends et y mets tout ce que je trouve. Ca m’évitera de revenir... La trousse mise en bandoulière, je rejoins ensuite la cuisine où la bassine déborde depuis longtemps... Pourvu que Heero soit rester bien calme...

 

   Je pousse mentalement un soupir de soulagement. Jusqu’au dernier moment, j’ai eu peur qu’il ait disparu comme à son habitude. Il ne laisse personne le soigner, sauf Quatre dans certains cas... Peut-être est-ce pour cela que j’ai voulu sauver Quatre, parce qu’il arrive à soigner Heero... Ce dernier tourne la tête vers moi lorsque j’apparais et j’oublie aussitôt Quatre pour ne penser qu’à lui... Il ne s’est pas relevé. je m’agenouille près de lui et pose sur le sol tout ce que je transportais.

“- Enlève ton tee-shirt !

  - Mais... Fei...

  - Allez !!”

   Je suis déterminé. Je m’apprête à lui ôter moi-même le vêtement. Mais sa main m’arrête. Il se détourne un peu, me présentant son dos. Puis il commence à retirer son éternel tee-shirt vert. Est-ce mon imagination où ses mains tremblent légèrement de me découvrir son corps ?

   J’humidifie du coton afin de nettoyer les plaies qu’il a. Il frémit lors du contact. Je demande aussitôt.

“- Je te fais mal ?

  - Non... Je... C’est froid...”

   Sa voix est un murmure... Je fais attention et lave délicatement la blessure au-dessus de sa hanche. Il y a beaucoup de sang, mais ce n’est finalement qu’une coupure assez longue, heureusement peu profonde. Il en gardera peut-être une cicatrice... Je suis soulagé, j’ai eu peur qu’il ait reçu une balle et que je ne puisse pas la retirer...

   Je termine mon bandage de fortune et, avec ma main, j’appuie doucement dessus pour vérifier qu’il ne bougera pas. Je vais pour la retirer, mais Heero pose sa main sur la mienne et la retient. Je lève les yeux vers lui et rencontre son regard bleu nuit.

“- Merci, mon doux Fei-chan...”

   Encore un murmure... Mais ces mots entre ses lèvres me troublent comme une caresse... Je ne peux m’empêcher. Je m’approche comme il se penche vers moi, nos regards plongés l’un en l’autre... Et nos lèvres s’unissent doucement... Un simple geste, mais si révélateur... Si tendre...

 

* * *

 

   Wufei vient de disparaître à la recherche de quoi me soigner. Pourquoi s’inquiète-t-il autant pour moi ? Je ne pense pas être gravement blessé et j’ai eu le temps de remarquer que lui il n’a rien... J’en suis tellement soulagé...

   Je n’ai pas peur qu’il lui arrive quelque chose, cet endroit est très calme, loin de tout... Je nous ai téléportés dans une de mes anciennes planques très tranquille, peut-être la seule que j’ai vraiment aimée... Cela fait plusieurs années que je n’y suis pas revenu... De peur peut-être qu’on ne détruise cet endroit que j’aime beaucoup... J’ai toujours eu peur qu’on m’enlève ce qui est précieux à mon cœur... Cet endroit que j’aime beaucoup... Shenlong... Et Fei...

   J’ai si peur qu’un de nos ennemis découvre mon amour, qu’il se serve de lui pour me faire souffrir, qu’il le blesse, le tue... Oh... Par Wing ! Ce serait si affreux de le perdre !! Certaines nuits, quand la Lune éclaire la nuit, je m’imagine dormant dans ses bras, je repense à nos nuits l’un près de l’autre...

   Haruhiko... M’aimerais-tu encore ? Même si je suis devenu un assassin...

   Parfois, j’ai peur que mon amour ne soit qu’un simple rappel du passé... Mais c’est faux ! J’aime Wufei pour ce qu’il est, pas parce qu’il a été Haruhiko. Parce que c’est Lui !! Oui, c’est Lui que j’aime quelque soit son visage et son nom. Je sera toujours le même pour moi, le seul... L’unique... Fei...

 

   Des pas troublent mes pensées. Déjà Wufei revient. Il s’assoit près de moi.

“- Enlève ton tee-shirt !

  - Mais... Fei...

  - Allez !!”

   Je ne peux pas résister. Son regard est si résolu. Je ne le ferai pas changer d’avis. Déjà il pose ses mains sur moi, mais je l’arrête. J’ôte moi-même mon débardeur. Je suis intimidé. C’est la première fois que je vais me retrouver torse-nu devant lui, j’avais toujours réussi à l’éviter jusqu’à présent... La première fois dans cette vie... Je cache mon trouble en triturant le morceau de tissu rougi de sang. Wufei ne semble pas s’apercevoir de mon émoi, tout entier préoccupé par ma blessure. Cependant, je ne peux m’empêcher de frissonner quand le coton humide se pose sur moi.

“- Je te fais mal ?

  - Non... Je... C’est froid...”

   Mais qu’est-ce qui me prend ? Pourquoi je bafouille ? Sûrement à cause de la proximité... Je me sens si vulnérable sous le regard amandé de Wufei.. Il nettoie consciencieusement ma blessure, puis serre doucement un bandage tout autour. Une fois fini, je sens sa main qui vérifie la solidité de son oeuvre. Puis... Il va la retirer et je laisse parler mon cœur. Les yeux rivés sur son fin visage, je pose une main sur la sienne, la retenant contre moi. Il lève lentement la tête vers moi et je plonge dans ses douces amandes noires comme une nuit sans Lune...

“- Merci, mon doux Fei-chan...”

   Soudain, il s’approche de moi, je me penche alors vers lui, gardant mon regard figé dans le sien. Nos lèvres s’unissent finalement...

   Cela fait si longtemps... Si longtemps que j’attends...

   Le baiser timide prend progressivement de l’assurance. Je le veux, il est à moi. J’entrouvre les lèvres pour laisser sa langue me pénétrer tendrement. Ses bras enserrent mon cou alors que j’enlace sa taille. Lorsqu’il tente de se fondre davantage contre moi, mes mains glissent sous son débardeur, à la découverte de son corps. Je le sens frémir sous la caresse et j’ai l’impression... Il me sait blessé alors il se laisse glisser en arrière, m’obligeant ainsi à m’allonger sur lui. L’une de ses mains se faufile ensuite sur mon torse. Ses gestes sont doux et tendres, il fait attention et évite ma blessure...

   Mais je n’ai plus mal. Il est là...

   Fei... Mon doux Fei... Dragon de mon cœur...

   Comme j’aime être près de toi, contre toi... Tes lèvres qui ne me quittent pas...

   Notre étreinte s’approfondit. Je voudrais embrasser ton corps, le découvrir, le voir frémir sous mon regard brûlant... J’ai envie de toi, Fei. J’ai envie comme jamais je n’avais eu envie de quelqu’un. Tu es le seul à me faire cet effet... Je sens mon désir s’éveiller...

   Tu es si proche... Tu es à moi...

   Fei... Mon doux Fei... Aime-moi encore...

   Je n’ose quitter tes lèvres de peur de ne jamais les retrouver.

   Cela fait si longtemps... Fei... Tu m’as manqué...

   Aime-moi encore, Fei...

   Je ferme les yeux et le ravissant visage de Fei m’apparaît comme un rêve. Mais soudain, une angoisse me serre le cœur... Fei disparaît pour laisser place à l’autre homme de mon cœur, celui que j’ai aimé avant Fei... Pourtant, je n’ai aucun regret, puisqu’ils ne forment qu’un... Haruhiko...

  Je rouvre les yeux... Je ne peux pas, je dois d’abord dire la vérité à Fei...

   Je cesse le baiser et m’écarte avec regret. je me redresse. Je me dois d’être honnête avec lui. Je l’aime et je dois lui avouer la vérité qui est la nôtre. Pourtant, son regard semble me reprocher d’avoir cesser le baiser. Il était sûrement trop court à son goût. Haruhiko aussi aimait les longs baisers...

   Je baisse la tête. Comment lui dire ?

“- Fei, je...  

  - Qu’y a-t-il ? Je t’ai fait mal ?

  - Non, c’est pas ça... C’est...

  - Dis-moi...”

   La douce voix de Fei, si chère à mon âme, sa main sur la mienne. Il me soutient...

   J’ai peur de le perdre, mais je dois lui dire.

“- J’ai déjà eu quelqu’un dans ma vie...”

   Je le sens se crisper.

“- ... Il s’appelait Haruhiko...

  - Haruhiko... Et... Et tu l’aimes encore ?”

   Sa voix attristée m’étreint le cœur.

“- Je ne peux pas te dire non... Je ne pourrai jamais l’oublier même si je le voulais...

  - Je vois...”

   Il se lève tristement, déçu.

“- Fei... Attends... Haruhiko, c’était...

  - C’est pas important, murmure-t-il. Je comprends, je...”

   Fei ne finit pas sa phrase, il ne peut pas. Il s’éloigne rapidement avant que j’ai eu le temps de lui dire qu’ Haruhiko, c’était lui... C’est toi, Fei...