Titre : Gros Titres

Auteur : Dùlin  (gundamw_dulin@yahoo.fr)

Couple : D+4, mention de 1x4x1 et DxR

Fandom : Gundam Wing

Rating : PG

Thème : #2 – nouvelle ; lettre (news ; letter)

Warnings : : Post-EW (vers AC 202), Yuri et Yaoi, fluff … je crois … comme d’habitude avec Dorothy et Quatre …

Disclaimer : Ces délicieux garçons appartiennent à Sunrise et Bandai. Qui ne sont malheureusement pas moi.

Spéciale dédicace pour ma Cozz à mouah !

 

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Gros Titres

 

 

AC 202, L4 colony cluster

 

Le vidéophone sur le bureau de Quatre se mit à sonner bien que Quatre ait exigé de ne pas être dérangé. Le jeune businessman jeta un regard désapprobateur à l’appareil, puis soupira et laissa quasiment tomber sur son bureau le rapport qu’il tentait de lire. Si le téléphone sonnait, cela voulait dire que la personne qui l’appelait avait son numéro personnel, et peu de gens avaient ce numéro.

 

Il décida de prendre l’appel. N’importe quelle distraction serait la bienvenue. Il est assez difficile de se concentrer sur quoi que ce soit lorsqu’on sait que ce soir encore un lit vide vous attend à la maison.

 

«Allô ?»

 

«Quatre chéri, c’est un plaisir de voir que tu sais encore te servir de cette chose qui sonne sur ton bureau !»

 

«Bonjour à toi aussi, Dorothy.», dit Quatre avec un sourire. «Ca faisait longtemps.»

 

«Tu sais, cette chose qui sonne marche dans les deux sens. Tu peux faire sonner la mienne avec la tienne, de temps à autre.»

 

Quatre ne put s’empêcher de rire. Une amitié très complice s’était épanouie entre lui et Dorothy, et il en avait été le premier surpris. Quand il s’était remis de sa période ‘elle m’a embroché avec une épée’, il avait découvert une jeune fille intelligente dont les mots étaient aussi acérés que la lame. Etre l’assistante de Réléna répondait à son besoin d’action dans les hautes sphères de la politiques et satisfaisait ses ambitions, pour l’instant du moins. Et Quatre et elle adoraient se défier dans des débats enflammés sur toutes sortes de sujets.

 

«Si tu t’attends à ce que je te demande pardon parce que je ne te téléphone pas tous les jours … »

 

«Pas même dans mes rêves les plus fous, mon chou. Je me demandais seulement si tu avais vu les gros titres de ce matin ?»

 

Quatre fronça les sourcils.

 

«Tu m’appelles pour me demander si j’ai lu le journal ce matin ?»

 

«Mais oui.» répondit Dorothy, l’air un peu trop innocent.

 

Quatre connaissait bien l’air un peu trop innocent. Il l’avait utilisé tellement souvent qu’il l’aurait reconnu sur n’importe qui.

 

«Eh bien, oui, j’ai lu le journal.»

 

«Je ne parle pas du ‘L4 Financial Times’, Quatre chéri. Et si c’est la seule chose que tu lis le matin, ça ne m’étonne que Heero …»

 

«Dorothy.», interrompit Quatre d’une voix ferme. «Qu’est-ce que tu veux ?»

 

Elle lui fit un sourire enjôleur.

 

«Ouvre donc le dernier numéro de ‘Famous’, trésor.»

 

Quatre cligna des paupières.

 

«Je ne lis pas ‘Famous’, Dorothy.»

 

Il dut l’admettre, elle réussit à feindre une surprise sincère de manière très convaincante. 

 

«Et pourquoi ça ?» demanda-t-elle, faussement indignée.

 

«Parce que je ne vois pas l’intérêt de lire les commérages de la semaine sur des gens que je connais, surtout quand je sais que tout est faux.» expliqua patiemment Quatre.

 

«C’est une raison tellement mesquine pour ne pas lire les commérages de la semaine, Quatre.», dit Dorothy en riant. «Allez, ouvre-le.»

 

«Je t’ai déjà dit que je ne lisais pas ce torchon, Dorothy.», insista Quatre, un peu irrité. «Et de toute façon, où est-ce que tu veux que je le trouve ?»

 

«Il est sur ton bureau, mon cœur. Et s’il n’y était pas, il me semble que tu sais où les gens normaux achètent le journal, non ?»

 

«Comment ça, il est sur mon bureau ?» demanda Quatre, incrédule, en fixant l’écran du vidéophone.

 

Il farfouilla dans les papiers éparpillés devant lui jusqu’à trouver un gros magazine en papier glacé encore dans son emballage. Avec son nom et son adresse dessus.

 

«Dorothy, qu’est-ce que tu as fait ?» demanda Quatre d’une voix menaçante.

 

«Je t’ai abonné. Ouvre-le, maintenant.»

 

«Et pourquoi devrais-je faire ça ?» protesta Quatre, l’air résolument mécontent.

 

«Parce que tu ne le fais pas, je vais te casser les pieds. En plus, j’ai payé deux ans d’avance pour ça, et un supplément pour qu’on te livre ce numéro sans faute dès qu’il serait imprimé. Tu ne penses pas que ça mérite des remerciements ?»

 

«Je ne vois absolument pas le rapport entre toi qui m’abonnes à ‘Famous’ et moi qui te remercie, Dorothy.»

 

«C’est parce que tu ne l’as pas encore ouvert.» lui répondit-elle du tac au tac en lui lançant un regard significatif.

 

Avec un soupir, Quatre céda et déchira l’emballage en plastique qui enveloppait le magazine. Si Dorothy voulait qu’il voit quelque chose, il savait qu’elle ne le laisserait pas en paix jusqu’à ce qu’il l’ait vu. Quand quelque chose de ce genre se produisait, il comprenait pourquoi ses amis se méfiaient de lui lorsqu’il leur demandait quelque chose avec son plus gentil sourire et de grands yeux brillants. Parfois, il se demandait si Dorothy n’était pas une punition du Ciel pour toutes les fois où il avait utilisé son apparente innocence pour arriver à ses fins.

 

Ou alors, pensa-t-il, la couverture du ‘Famous’ de cette semaine était une punition du Ciel pour une chose abominable qu’il avait faite et dont il n’avait aucun souvenir.

 

Il y avait une photographie de Heero et Réléna à la une. Ils étaient assis dans un restaurant et se regardaient les yeux dans les yeux. Réléna avait la main posée sur celle de Heero, et il y avait un gros plan sur l’alliance en or à l’annulaire du jeune homme. Le gros titre ‘L’Amour parfait ?’ s’étalait en travers de la couverture en grandes lettres roses. Ajoutez à cela le petit commentaire en dessous du gros plan, ‘Yuy-Peacecraft, le mariage secret’, et vous aviez la raison pour laquelle Quatre ne se donnait jamais la peine de lire ce genre de choses.

 

«C’est de pire en pire.», dit-il d’une voix monotone quand il releva la tête. «Et un peu fatigant, aussi.»

 

«N’est-ce pas ? Je trouve ça très amusant.»

 

«Ca ne m’étonne pas de toi. Mais honnêtement, Heero va être en rogne quand il va découvrir ça.»

 

«‘En rogne’. Ca, c’est ce qu’on appelle un  euphémisme, Quatre chéri

 

«Et bien tu as la chance de ne pas être la personne qui va devoir supporter ça. Explique-moi pourquoi il faut qu’il se porte volontaire pour le service de sécurité à chaque fois qu’il apprend qu’elle part en déplacement à plus de dix kilomètres du Palais Royal de Sank ?»

 

«Tu n’as qu’à lire l’article, mon chou, tout y est. Leur idylle cachée, comment ils ont dû dissimuler leur amour interdit aux regards indiscrets… Sérieusement, Quatre, si Heero se tape ma copine, je vais être en rogne. Et ça, c’est un euphémisme.»

 

«Si ta copine se tape mon mari, je vais être bien plus qu’en rogne, Dorothy.»

 

Ils se sourirent jusqu’aux oreilles.

 

«Je pense qu’il est grand temps que je fasse de ma petite amie une femme honnête, tu ne crois pas, Quatre ?»

 

«Absolument.», approuva Quatre. «Et comme ça les journaux pourront s’en donner à cœur joie sur nos rendez-vous à quatre.»

 

«On va beaucoup s’amuser ! Tu seras mon témoin, pas vrai ?»

 

Quatre la dévisagea, bouche bée.

 

«Dorothy, est-ce que tu est bien sûre que tu veux que je sois ton témoin ?»

 

«J’insiste.»

 

Elle souriait, un sourire calme qu’on ne voyait que rarement sur son visage quand Réléna n’était pas dans les parages.

 

«Si tu insistes … C’est un honneur, Dorothy, et j’accepte.»

 

«Merci, ça va rendre les choses plus faciles, puisque Réléna a déjà demandé à Heero d’être le sien.»

 

«Quoi ?»

 

«Qu’est-ce tu croyais qu’il faisaient dans ce restaurant, mon chou ? Bon, il faut que j’y aille. Embrasse Heero de ma part, d’accord ?»

 

«Et toi Réléna.» répondit Quatre, et il raccrocha, un peu abasourdi.

 

Il secoua la tête, et son regard tomba sur la couverture criarde du magazine. L’image était floue, mais malgré cela il traça le contour du visage de Heero avec son doigt avant de rouler le magazine et de l’envoyer rejoindre l’emballage dans la poubelle. Puis il décrocha à nouveau son téléphone.

 

« Bonjour, je voudrais parler à l’agent Yuy, s’il vous plaît … Oui, c’est important … Merci. Heero ? C’est Quatre. Je viens d’apprendre une très bonne nouvelle … »

 

 

 

OWARI